Originaire de Sherrington: Benoit Lussier s'impose parmi les grands des cosmétiques

avril 2019

TC Media – Marc-André Couillard 

Benoit Lussier a lancé sa propre marque de produits cosmétiques en 2014. Deux ans plus tard, son chiffre d'affaires pourrait doubler pour atteindre 2 M$. En un peu plus de deux ans, Benoit Lussier est parvenu à convaincre les six bannières de pharmacies du Québec de vendre les articles de Elle R Cosmétiques. Ses produits hauts de gamme, vendus à prix abordables, lui ont permis de se démarquer des grandes marques. Le chiffre d'affaires de son entreprise est appelé à doubler en 2016, en plus de l'ouverture prochaine d'un bureau en Chine.M. Lussier a passé la majeure partie de sa vie à Sherrington. Sa mère y occupe d'ailleurs un poste de conseillère municipale. Il a quitté son village natal il y a quelques années pour s'installer à Sainte-Martine, où tout a commencé.

 

Il n'avait jamais imaginé qu'un jour il aurait sa propre marque de produits cosmétiques, lui qui a déjà flirté avec l'idée d'étudier en médecine nucléaire. Il a aussi navigué pendant trois mois à bord d'un pétrolier au Mexique, avant de suivre une formation en commercialisation de la mode.

À l'emploi d'une pharmacie de Lacolle, Benoit Lussier a été invité à joindre l'équipe de représentants d'un important courtier en produits cosmétiques. Il a occupé ce poste pendant neuf ans.

«Je ne connaissais rien aux cosmétiques, admet M. Lussier. Ils m'ont donné toute la formation dont j'avais besoin sur les produits que je devais vendre. Ç'a été le coup de foudre.»

Lacunes

Ces années à titre de représentant lui ont permis de noter plusieurs lacunes dans le service offert aux esthéticiennes.

Par exemple, elles doivent souvent acheter les échantillons des produits qu'elles vendent pour pouvoir les essayer et être en mesure de les présenter aux clients. Une situation déplorée par M. Lussier.

Son beau-frère, Patrick Lapointe, président du Groupe Desautels, qui se spécialise en électricité industrielle, lui a alors demandé pourquoi il ne vendrait pas lui-même de tels produits.

L'idée a fait son chemin dans la tête de M. Lussier. Il a jonglé avec la possibilité d'en importer, mais le taux de change l'a freiné.

M. Lussier a plutôt décidé de lancer sa propre gamme de produits. Il a pu compter sur l'aide de son beau-frère et sa conjointe Annie Roy, qui ont investi dans son entreprise naissante.

Produits

Le premier réflexe de M. Lussier a été de se rendre en France pour y dénicher des nouveautés. «Il y a un gros show de produits cosmétiques à Paris. Je suis revenu de là avec plein d'idées, raconte M. Lussier. Je pensais révolutionner les cosmétiques au Québec.»

À son retour d'Europe, il essuie un premier revers avec les produits qu'il présente aux chaînes québécoises de pharmacie. Il se concentre alors sur un seul article phare.

À l'automne 2014, il lance Looky Hair. Il s'agit de fibres de coton colorées que l'on saupoudre sur la tête pour couvrir les endroits clairsemés. «Ce n'était pas connu de monsieur, madame, tout le monde. Ce n'était pas vendu en pharmacie», explique M. Lussier.

Il a trouvé une entreprise en Chine qui fabrique ce produit pour d'autres compagnies. M. Lussier a dû concevoir la boîte, des présentoirs et élaborer un plan de commercialisation.

C'est même une de ses amies que l'on retrouve sur les photos «avant, après» sur la boîte. «Ç'a été un travail énorme pour le premier produit», confie-t-il.

Dès la sortie de Looky Hair, M. Lussier a mené une importante campagne publicitaire tant à la télévision qu'en magasin, pour marquer le coup. Il souligne aussi que le secret du succès de son produit réside dans son prix: il est vendu de deux à trois fois moins cher que les produits similaires vendus en ligne.

Suite

Pour profiter du succès que connaissait Looky Hair, M. Lussier a rapidement dû trouver un second produit.

En juin 2015, il a lancé Looky Eyes 3D, un mascara composé d'un duo de gel et de fibres. M. Lussier a réussi à commercialiser un produit unique qui n'était pas vendu en pharmacie au Québec. «Ç'a été un oui instantané de toutes les bannières», soutient M. Lussier.

Cette fois, il décide d'avoir recours à une agence de relations publiques pour en faire la promotion. Les ventes grimpent en flèche. «En 2015, Looky Eyes 3D est arrivé en troisième position en terme de ventes de mascaras chez la chaîne de pharmacies Rexall, au Canada anglais», mentionne M. Lussier.

En février 2016, il a lancé un troisième produit, le Looky Brow. Il s'agit de fibres de nylon que l'on applique sur les sourcils pour mieux les définir.

M. Lussier est aussi l'importateur de la marque Kadalys au Canada. Il s'agit d'une gamme de produits cosmétiques fabriqués en France.

Avenir

Benoit Lussier est l'unique employé de Elle R Cosmétiques. Toutes les commandes sont assemblées par M. Lussier à partir de l'entrepôt de l'entreprise de son beau-frère. Il les fait parvenir aux différents centres de distribution des pharmacies.

Les produits Elle R Cosmétiques se retrouvent dans 800 points de vente au Québec et au Canada.

L'entreprise est appelée à grandir. Le Looky Eyes à l'épreuve de l'eau fera son entrée sur le marché le mois prochain. En août, M. Lussier prévoit lancer trois éponges nettoyantes et six nouveaux pinceaux.

Elle R Cosmétiques Asie devrait voir le jour d'ici quelques semaines. Un bureau sera ouvert en Chine pour faire du développement international.

En 2017, M. Lussier compte mettre en marché une nouvelle gamme de produits de soins (crème hydratante, crème antirides, nettoyant pour la peau, etc.) conçus au Québec.

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